Le premier jour de l'année
« Le premier jour de l’année surtout me plait » écrit Sei Shônagon dans Note de chevet.
Ce jour de l’an m’enchante-t-il ?
Je me réjouis d’ouvrir une nouvelle année de ma vie. Je me trouve comme la romancière face à une page blanche ou presque. C’est à la fois captivant et angoissant.
J’appréhende le décor. J’entrevois le contexte qui peut rapidement changer. Je resterai l’acteur principal au cœur de l’intrigue, mais comment vais-je réagir à ce monde en mouvement ? Mes proches, amis et relations littéraires sont autant de personnages qui s’animeront autour de moi. Je crois bien les connaître. Au fil du déroulement de l’aventure, certains pourront me surprendre joliment ou me décevoir ? Le destin va-t-il embellir ma route, la noircir ou pire l’arrêter. Quelles autres figures vont apparaitre sur mon chemin pour m’accompagner quelques mois ou pour longtemps.
Je ne rédige pas de synopsis avant de commencer un roman. Je ne sais pas comment il va se terminer. Je pars d’un personnage, je m’identifie à lui complètement et je trace son histoire au gré de mon imagination. Difficile de concevoir en début d’année le scénario de mon existence. Alors en ce début janvier 2023, je prends ma plus charmante plume et j’écris ma vie au jour le jour sans penser à demain, avec le seul objectif de me faire plaisir et me surprendre.
Pour 2023, je sais juste que je vais devoir y placer deux incontournables : l’anniversaire de mes soixante-dix printemps et mes cinquante ans de mariage avec le grand voyage lointain dont Jeff et moi rêvons pour fêter l’évènement.
Martine Martin-Cosquer pour le Défi 275 des croqueurs de mots animé par Durgalola